Un périple qui nous emmène en Tanzanie à la rencontre de ces enfants albinos enlevés à leur famille, tués, dépecés et vendus à des sorciers, car on pense qu’ils portent bonheur. Au Chili, où, pendant que trente-trois mineurs coincés sous terre attendaient d’être secourus, le photographe Roberto Candia a voulu rendre compte de l’attente en prenant des photos avec son téléphone portable, une application transformant celui-ci en Instamatic. Mais aussi dans des romans-photos indiens à caractère érotique, sur les terres afghanes, dans l’intimité d’une famille thaïlandaise ou sur les côtes dévastées par la pollution de Bahreïn. À travers ces témoignages de l’ailleurs, ces photographes non occidentaux sont « pour nous des veilleurs, des gardiens, nous empêchant de nous endormir », explique Françoise Huguier. Cette année, l’exposition se prolonge aussi dans le jardin du musée, où le visiteur découvre cinq photographes de manière privilégiée, en un aparté silencieux, dont Françoise Huguier dit qu’il est « un parcours initiatique plus intime où la multiplicité des regards invite à la découverte de l’autre comme un autre soi-même. »
[nggallery id=8]