CV : 10 règles à respecter

Bien rédiger son curriculum vitae est une étape incontournable lorsque l’on recherche un emploi. Mais le nez dans le guidon, il arrive que l’on commette des erreurs… « Selon une enquête réalisée par notre groupe, la majorité des recruteurs en entreprises consacrent en moyenne cinq à dix minutes à la lecture de chacun des CV qu’ils reçoivent. En plus de donner une première impression sur les candidats, le CV est aussi souvent la première étape de la sélection. Il faut donc vraiment peser chaque mot de ce document hautement stratégique », remarque Gaëlle Marre, Directrice Associée d’OfficeTeam. Le groupe de recrutement Robert Half International, spécialiste des fonctions temporaires pour tous les métiers de l’assistanat et du secrétariat, et OfficeTeam, une de ses filiales, nous font part de leurs dix recommandations clés pour éviter les pièges les plus classiques.

1) Ne pas postuler aux mauvais emplois

Les candidats peuvent avoir du mal à trouver un poste qui pourrait correspondre à leurs profils. Dans cette situation, certains d’entre eux postulent à des emplois pour lesquels ils sont clairement sous ou surqualifiés. Leur raisonnement est le suivant : le CV pourrait être suffisamment intéressant pour obtenir un entretien, donc cela vaut le coup d’essayer. Or c’est rarement le cas. Le risque alors est surtout de perdre son temps, et de faire perdre celui de l’employeur. Le risque est également de paraître désespéré(e) et peu professionnel(le), ce qui entravera les chances que la candidature soit prise en compte ultérieurement, si un autre poste, mieux adapté à votre profil, est amené à se libérer. « En revanche, conseille Noëmie Cicurel, Directrice chez Robert Half International France, vous pouvez envoyer une candidature spontanée à une société qui recrute d’autres fonctions que la vôtre ou qui tout simplement retient votre attention. Bien entendu, n’oubliez pas de vous faire référencer par les recruteurs professionnels spécialisés dans votre secteur d’activité. »

2) Ne pas ignorer les instructions

Première étape lorsque l’on postule pour un poste : lire attentivement l’énoncé de l’offre. Les employeurs y précisent souvent des instructions spécifiques sur les modalités de candidature. Par exemple, certains demandent d’intégrer le numéro de l’annonce dans l’objet de l’e-mail. D’autres préfèrent que les candidats évitent de les relancer par téléphone. « Dans ce cas, suivez simplement les instructions. Les candidats qui ne s’y conforment pas seront éliminés en premier », tient à rappeler Noëmie Cicurel.

3) Ne pas s’attribuer des compétences que l’on n’a pas

Certains candidats font tout pour se différencier, quitte à amplifier leur rôle dans le poste qu’ils ont occupé précédemment, à allonger la durée d’une mission ou encore à enjoliver leurs réussites professionnelles. Attention, les recruteurs cherchent à avoir confirmation des compétences mises en avant : « Ce ‘jeu’ est bien trop dangereux : non seulement se faire démasquer peut disqualifier le candidat pour un poste, mais cela remet sérieusement en question son honnêteté… Cela vaut même pour un ‘petit arrangement avec la réalité’. Par exemple, en cas d’examen prochain, mieux vaut ne pas dire que l’on a déjà le diplôme », précise Gaëlle Marre.

4) Pallier au manquer de clarté

Dans un bon CV, l’utilisation d’un langage spécifique peut permettre aux recruteurs de comprendre immédiatement les qualifications d’un candidat et ses réalisations passées. Mais il convient de ne pas oublier d’être précis. Par exemple, « connaissances en HTML » peut avoir de multiples significations : l’employeur ne saura pas si vous utilisez ce langage chaque jour pour coder des pages web. « Renoncez aux termes trop vagues et expliquez plutôt comment vous avez développé votre connaissance du HTML dans le cadre de projets particuliers ou à la convenance de votre employeur, depuis combien de temps vous utilisez ce langage et si vous disposez de diplômes dans ce domaine. Cela sera beaucoup plus explicite », explique Gaëlle Marre. Dans le même esprit, soyez précis(e) lorsque vous listez les différents postes que vous avez occupés : pour chacun d’entre eux, indiquez l’année, mais aussi le mois, pour le début comme pour la fin de la mission.

5) Ne pas se perdre dans des détails inutiles

Il n’est pas toujours évident de distinguer ce qui est crucial de ce qui est superflu dans un CV. Et la tentation est grande de décrire la moindre de vos qualifications qui, sans être indispensable, pourrait jouer en votre faveur. Ne dressez pas une liste exhaustive de vos réalisations, de vos compétences et des projets sur lesquels vous avez travaillé. Les recruteurs apprécient la concision. « Il est crucial de sélectionner attentivement les informations que qui vont être exposées dans votre CV, en se concentrant sur les aspects de votre parcours professionnel qui sont les plus pertinents au regard du poste auquel vous prétendez ». Dans le cas d’une longue carrière, il convient de donner moins de détails sur les précédents emplois n’ayant pas de lien avec les aspirations actuelles.

6) Inclure les bons mots-clés

« Vous aurez davantage de chances de décrocher un entretien en utilisant des mots-clés dans votre candidature. Analysez les attributions du poste et utilisez les mêmes mots et expressions pour décrire vos compétences et votre expérience », insiste Noëmie Cicurel. Par exemple, si l’annonce d’un poste de comptable indique que les candidats doivent être experts-comptables et avoir une expérience dans le secteur non marchand, il est impératif d’intégrer les mots-clés « expert-comptable » et « secteur non marchand » dans le CV et la lettre de candidature — si ces termes correspondent aux qualifications, bien entendu. Dans le cas contraire, la candidature pourrait être écartée par les logiciels d’analyse des CV, ou par un responsable des RH. Intégrer les bons mots-clés est l’un des moyens les plus simples de mettre toutes les chances de son côté.

7) Garder ses difficultés pour soi

Il peut être tentant d’utiliser son CV ou sa lettre de candidature pour décrire les difficultés de son poste et, peut-être, gagner la compassion de l’employeur potentiel. Or, bien que ce dernier puisse comprendre la frustration du candidat, le recruteur souhaite uniquement savoir si celui-ci est qualifié pour le poste. « Vous n’augmenterez pas vos chances de succès en mentionnant les obstacles que vous avez rencontrés », indique Noëmie Cicurel.

8 ) Ne pas « zapper » la relecture de son CV

Parmi les recruteurs que Robert Half a interrogés, une majorité a déclaré que les coquilles ou fautes dans un CV suffisaient à disqualifier un candidat. Bien entendu, la plupart des logiciels de traitement de texte disposent d’une fonctionnalité de vérification. Mais cet outil ne dispense pas d’une relecture « humaine » car il ne détecte pas les mots correctement orthographiés, mais utilisés à mauvais escient. Par exemple, le mot « manger » à la place de « manager » ne sera pas détecté. « En plus de passer soi-même son CV en revue, une relecture par une autre personne est indispensable », conseille OfficeTeam.

9) Réagir aux signaux d’alerte

Lorsque vous relisez votre CV, imaginez-vous que c’est celui de quelqu’un d’autre. Après l’avoir lu, demandez-vous si vous avez des questions sur les informations fournies ou bien si vous trouvez qu’il n’est pas assez détaillé. Si tel est le cas, vous pouvez être sûr(e) que vos potentiels employeurs auront le même sentiment. « Un intervalle important et injustifié entre deux emplois tire bien souvent le signal d’alarme dans l’esprit du recruteur. Cet intervalle peut être expliqué dans la lettre de motivation. On peut aussi évoluer professionnellement par le biais d’activités bénévoles ou de formations », souligne Gaëlle Marre.

10) Ne pas relancer de manière inconsidérée

« Pour inciter un recruteur à réexaminer votre CV, l’un des meilleurs moyens consiste à le recontacter. Attendez une semaine ou deux avant de le faire, afin que l’employeur ait le temps de trier et d’examiner les CV qui lui sont parvenus », conseille Noëmie Cicurel. Lors de cette relance, il ne faut pas se contenter de demander à l’employeur s’il a bien reçu votre CV. Il est indispensable d’en profiter pour réaffirmer alors brièvement son intérêt pour le poste et expliquer en quoi les compétences proposées peuvent lui être utiles. Une conversation ou un message sont suffisants. Loin de convaincre l’employeur que vous êtes fait pour le poste, des sollicitations répétées, par téléphone ou par e-mail, n’aboutiront qu’à un seul résultat : prouver que vous êtes agaçant. « En revanche, sans nouvelle du recruteur depuis 2 à 3 semaines, n’hésitez pas à renvoyer votre CV. En effet, c’est souvent le laps de temps nécessaire à la rencontre des premiers candidats sélectionnés et à la reformulation de l’offre. Ces premiers rendez-vous poussent souvent les entreprises à faire évoluer leurs attentes et donc le profil recherché », conclut Noëmie Cicurel.

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