Gonfler son CV, c’est tentant ! Par exemple, en annonçant « Expert JavaScript », alors que vous avez seulement suivi une formation de cinq jours sur ce langage de programmation, sans application pratique derrière… « Il y a une grosse différence entre valoriser son expérience dans son CV et tricher. La frontière peut être infime… Candidats, prenez garde à ne pas franchir la ligne jaune », conseille Olivier Gélis, directeur général de Robert Half International France.
Les recruteurs européens font-ils confiance aux CV qu’ils reçoivent ? Quelles sont les exagérations les plus fréquentes ? Pour le savoir, le cabinet de recrutement Robert Half a consulté plus de 2 000 managers européens notamment responsables des recrutements au sein de leurs entreprises. Qu’en ressort-il ? La confiance règne au Luxembourg où 72 % des managers pensent que le CV est le reflet fidèle du profil du candidat. C’est aussi le cas, dans une moindre mesure, en France (54 %), aux Pays-Bas (54 %) et en Belgique (53 %). Les managers les plus méfiants, pensant que les candidats gonflent leur CV, se trouvent en République tchèque (70 %), en Autriche (60 %) et en Italie (53 %). Les avis semblent plus mesurés en Allemagne (51 % de confiants contre 49 % de dubitatifs) et en Suisse (49 %/51 %).
« Si au cours du processus de recrutement, vos interlocuteurs identifient un point sur lequel vous avez “travesti” la réalité (par exemple, vous vous dites titulaire d’un diplôme alors que vous avez échoué à l’examen final), votre candidature sera remise en question, car la confiance aura disparu », observe Olivier Gélis. Car si un candidat a retenu leur attention, les recruteurs ont l’habitude de vérifier ses références, soit par téléphone, soit sur les réseaux sociaux professionnels comme LinkedIn ou Viadeo. Comme c’est le cas au Luxembourg (64 %), en Belgique et en Suisse (61 %), en République tchèque (58 %), le plus petit pourcentage étant quand même de 42 % pour l’Italie. Certains recruteurs y ont même recours systématiquement : parmi les plus prudents, on compte l’Italie (31 %), les Pays-Bas (30 %) et la Suisse (23 %). Au contraire, certains sont confiants et affirment ne jamais le faire, comme en République tchèque (40 %), en Allemagne (34 %) et en Autriche (32 %). Et les managers français ? 20 % y ont recours systématiquement et 31 % jamais.
Quels sont alors les enjolivements de CV les plus fréquents ? Celui du contenu réel de l’emploi actuel ou des précédents arrive en tête aux Pays-Bas et en République tchèque (60 %), ainsi qu’en France (53 %). Les candidats gonflent aussi leurs compétences linguistiques, comme au Luxembourg (58 %) et en Italie (54 %). Autre embellissement fréquent : le motif de départ de l’emploi actuel ou des précédents, notamment en Italie (52 %) et en Autriche (50 %). « Mettez en valeur votre expérience tout en restant honnête : à terme, l’éthique finit toujours par être récompensée », conclut Olivier Gélis.