Ah, la France et ses clichés : ses fromages, sa baguette, ses nombreux congés payés, ses 35 heures hebdomadaires et ses RTT… Contrairement aux idées reçues, il semblerait que les Français soient de vrais bosseurs. Regus, société spécialisée dans les espaces de travail flexibles, a réalisé une enquête internationale sur les journées de travail des salariés.
Cette étude menée auprès de 12 000 hommes et femmes d’affaires répartis dans 85 pays dresse un constat sans appel : les collaborateurs français ne comptent pas le temps qu’ils consacrent à leur travail par rapport à leurs collègues des autres pays.
Concernant la durée d’une journée de travail, 42 % des actifs français travaillent généralement entre 9 et 11 heures par jour, contre 38 % à l’échelle de la planète. De même, 14 % des salariés français travaillent régulièrement plus de 11 heures par jour, contre 10 % à l’échelle mondiale. En France, l’écart est important selon la taille de l’entreprise : 60 % des salariés des petites entreprises déclarent travailler plus de 9 heures par jour, alors que ceux des grandes entreprises sont 48 % à le faire. Il y a aussi une disparité entre les hommes et les femmes, puisque 64 % des salariés français de sexe masculin passent plus de 9 heures par jour au bureau, contre 39 % des femmes.
Une fois leur journée terminée… les Français remettent çà ! Les collaborateurs français n’hésitent pas à rapporter leur travail à la maison pour le terminer le soir : 46 % des salariés le font plus de trois fois par semaine, contre 43 % au niveau international. Avec encore des disparités hommes / femmes (51% contre 36 %) et petites / grandes entreprises (52 % / 23 %). « Cette étude démontre que la frontière entre vie privée et vie professionnelle s’est très nettement étiolée. En France, la surconsommation de travail à long terme pourrait avoir des conséquences négatives à la fois sur la santé des actifs et sur la productivité dans son ensemble dans la mesure où des employés surmenés courent le risque de devenir insatisfaits et de souffrir d’un véritable déséquilibre entre la sphère privée et la sphère professionnelle », analyse Frédéric Bleuse, directeur général France de Regus.
Et les télétravailleurs et les travailleurs itinérants ? « Ces actifs passent généralement moins de temps dans les transports, ce qui leur permet de dégager quelques heures supplémentaires pour leur activité professionnelle », poursuit Frédéric Bleuse. A croire que les Français sont littéralement « workaholic » ! Selon l’étude, à un niveau international, les télétravailleurs sont plus enclins à passer 11 heures par jour au travail (14 %) que les employés de bureau fixe (6 %) et plus de la moitié emportent du travail chez eux plus de trois fois par semaine (59 % contre 26 % pour les salariés de bureau fixe). « Les entreprises qui permettent à leurs employés de travailler dans des locaux plus proches de leur domicile et de gérer leur temps de façon plus autonome peuvent atténuer la pression ressentie par le déséquilibre entre vie privée et vie professionnelle et compter ainsi sur un personnel plus productif et plus impliqué », conclut Frédéric Bleuse. Et peut-être éviteront-ils à terme, les « burn-out » et autres consommations excessives de médicaments chez leurs salariés…